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Photons — Studio Pigalle (volume 1)
Date de sortie : Nov. 10, 2023
Label : Komos

Photons – Studio Pigalle

Cinq groupes et un studio mythique pour documenter l’émergence d’une génération.
Le postulat de départ était simple : Cinq groupes, un studio mythique, une journée chacun pour imaginer et enregistrer deux titres inédits avec la volonté de documenter une scène jazz française en plein renouveau.
Ces dernières années plusieurs courants novateurs ont secoué le monde du jazz et faits de nouveaux adeptes. Ils venaient de Los Angeles imprégnés de la culture hip-hop (Kamasi Washington, Terrace Martin, Thundercat) ou alors de Londres avec ses rythmes afrobeat (Nubya Garcia, Kokoroko, Ezra Collective) pendant qu’en France, une nouvelle scène était en train de naître, portant avec elle un son plus dancefloor, plus électro hérité -très certainement- de la tradition de la French Touch des années 1990.

Historiquement, chaque mouvement a été assimilé à des quartiers, des clubs où tard le soir, la jeune garde était en train d’imaginer le jazz de demain. Le Cotton Club à la fin des années 1920, Minton’s Playhouse de Harlem pour le Be-Bop, le Black Hawk de San Francisco pour le Jazz West Coast, le Birdland à New York pour le Hard-Bop ou bien plus récemment le Total Refreshment Center qui a été le terrain de jeu de toute la vague londonienne.
À Paris aussi ce nouveau son est associé à des enseignes, des lieux qui ont permis à tous ces groupes de se former, monter un répertoire et façonner leurs esthétiques : Le Baiser Salé pour Monsieur Mâlâ, La Gare/Le Gore pour Photon, La Pêche à Montreuil pour Ishkero, La Petite Halle pour Underground Canopy ou encore le Duc des Lombards et le 38 Riv’ pour Alex Monfort. Car c’est toujours sur scène que cette musique continuera d’évoluer.
Garder l’esprit du « live » et sa spontanéité a justement été le fil rouge de l’élaboration de cette compilation Studio Pigalle. Chacune des prises a été faite de la manière la plus organique possible rassemblant tous les musiciens dans la même pièce pour limiter les retouches en post-production avant le mixage final réalisé –là aussi- en une journée par l’ingénieur maison du studio Felix Rémy.
Un sentiment d’urgence guidé par une direction artistique soucieuse de cristalliser l’essence de cette génération touche-à-tout aussi bien bercée par Bill Evans et Roy Hargrove que par J Dilla et Jeff Mills. L’un des deux titres devait être orienté dancefloor tandis que l’autre plus cosmique/ambiant laissait libre cours à l’interprétation de chacun.

Autant de grilles de lectures possibles donc pour ces cinq formations parmi les plus singulières du paysage musical français et l’occasion pour certains d’aller fouiller leurs archives ! Avec Transe (Mbappé) et Da Verdere (Vella) Monsieur Mâlâ nous présente ici deux titres inédits issus des toutes premières répétitions du quintet ré-imaginés spécialement pour cette compilation. « Avec le panel esthétique de ce groupe tout s’est fait très naturellement en studio » raconte le claviériste Nicholas Vella « Enregistrer comme dans les années 60’ avec toutes les pistes en live et travailler avec les petites imperfections a été un exercice très intéressant, même au niveau du mix, il faut faire avec la prise qu’on a… »
« Notre groupe est très récent et avec cette session, en seulement deux morceaux on a eu l’opportunité de montrer l’étendue de l’univers musical de Photons. » Selon le pianiste Gauthier Toux « On assimile trop souvent cette fusion entre le jazz et l’électro aux ordinateurs et aux retouches en post production. Pour « Dessine » on a gardé la première take et on a dû en faire seulement trois ou quatre pour l’autre titre orienté techno. En une journée on a compris qu’on pourrait jouer notre répertoire en live de A à Z ».

« Quand le label Komos m’a proposé ce projet, ça m’a tout de suite parlé » se souvient Alex Monfort « J’ai immédiatement pensé à » Since I Met You », un titre à 9 temps qui donne une impression de groove new soul, plus cosmique justement ! J’ai écrit les paroles du refrain et Nina Tonji a posé sa voix dessus en ajoutant ses couplets. Pour « Tonight » le morceau dancefloor j’ai voulu partir dans une direction plus hybride inspirée par Kaytranada ou la série Black Radio de Robert Glasper. Un cross over entre jazz et hip-hop qui représente totalement mon univers en essayant là aussi de mettre une voix en avant (Emcee Agora) ».
« On s’est totalement reconnus dans la manière dont Antoine Rajon imaginait cette compilation et la session d’enregistrement » confient Warren Dongué et Jérémy Tallon d’Underground Canopy « En arrivant dans ce studio on s’est cru dans les années 70’ ! Dans l’esprit de cette période il a su nous faire garder notre spontanéité, sans faire trop de prises, c’est comme ça qu’on aime travailler ».
« On a réussi à suivre les thèmes de la compilation sans changer notre instrumentation, on voulait rester fidèle au son d’Ishkero sur ces nouvelles compositions et les emmener autre part – raconte le batteur Tao Ehrlich – Sans rajouter d’électronique. La session a été supervisée d’une manière très subtile, bienveillante. Humainement ça a aussi été une super expérience ».
Qu’ils soient tournés vers le hip-hop, les musiques du monde ou l’électro, les artistes de cette compilation Studio Pigalle représentent l’éclectisme d’une nouvelle génération en train d’écrire les premiers chapitres de son histoire. Ouverte à toutes les expérimentations elle continue de porter avec elle cet amour immuable de l’improvisation et de la création sur l’instant… soit la définition du Jazz.